Bis-cuit

J'aurais pu rester intacte et m'entourer de cellophane pour passer la nuit: j'ai fait un exact copier-coller de ma tenue du premier entretien pour le second. A 10h, prête pour ressortir le même discours déjà bien rodé, je me retrouve dans des locaux dignes d'un épisode du message à caractère informatif:

Je rencontre les 2 patrons, du style "à la bonne franquette": cravate et gourmette en or pour l'un, pull canadien pour l'autre, et on passe un entretien plutôt cool, loin des codes habituels. Je ressors avec une quasi promesse d'embauche et un rendez-vous à leur siège, à l'autre bout de Lyon le lendemain à 8h30 pour rencontrer la responsable RH. Je dois vous raconter le meilleur moment de l'entrevue, un moment d'anthologie: l'inévitable question du salaire. Ils me demandent quelles sont mes prétentions salariales, et moi, comme d'habitude, je ne sais pas quoi répondre, coincée entre la peur d'être trop exigeante pour une jeune diplômée dans ma situation, et celle de ne pas être reconnue à ma juste valeur. Alors j'ai pris l'habitude d'annoncer le salaire que je percevais jusqu'à présent dans mes anciens tafs: 1450€. Là, un ange passe et l'un d'eux me demande: "mais... net?", alors je tente un coup de bluff comme je ne l'ai jamais fait et réponds: "oui". Alors ils répondent en chœur: "ha, vous nous avez fait peur! 1450 brut, quand même, c'est impensable!". Quiconque sait ce qu'est le boulot d'une hôtesse de caisse sait que non, évident que je ne touchais pas 1450€ à la fin du mois ce serait trop beau! Mais eux sont restés dans cette optique et paraissaient prêts à me payer autant, ce qui représenterait une augmentation que je vous laisse apprécier. Donc on peut dire que je suis ressortie plutôt contente, même si, n'ayant encore une fois pas d'expérience dans ce domaine précis, la masse de travail proposé fait vraiment peur. J'ai passé le reste de la journée à imaginer la vie avec 450€ de plus par mois, et franchement ça fait plaisir. Enfin, rien n'est joué, et il a fallut se coucher tôt pour anticiper les bouchons du lendemain matin, histoire d'arriver à l'heure pour la suite. Que d'émotions ma foi.